Pâte de verre

Description de la technique
La Pâte de verre est un procédé de mise en forme à froid de verre concassé ou broyé en poudre, parfois agglutiné en pâte par un liant, disposé dans des moules en matériaux réfractaires, puis recuit vers 800°. Le verre pulvérisé mélangé à des éléments agglutinants peut être directement mis en place au pinceau dans des moules qui restent souvent ouverts, selon le procédé de l’estampage. Les morceaux de verre concassé peuvent également être disposés dans un moule à la cire perdue ainsi que dans un réservoir qui le surplombe et s’écouler pendant la cuisson dans l’espace ménagé.

Historique de la technique
Très ancienne, antérieure à la découverte du verre soufflé à la canne, cette technique fut superbement utilisée par les Phéniciens et les Egyptiens, avant de tomber en désuétude pendant plusieurs siècles. Les trésors des tombes pharaoniques en fournissent d’abondants vestiges: amulettes, bijoux, décors précieux du mobilier funéraire. Ce n’est qu’à la fin du XIX siècle, en France, que la Pâte de verre fut redécouverte par Henry Cros (1840-1907), sculpteur symboliste passionné d’archéologie, qui en fit son matériau d’élection.Ses recherches suscitèrent d’autres vocations, comme celle du céramiste Albert Dammouse,de l’industriel Georges Despret, de Ringel d’Illzach, et d’Amalric Walter engagé par les frères Daum à Nancy.A la suite de ces pionniers, deux grands artistes de la période Art Déco se sont illustrés dans cette technique, François Decorchemont et Gabriel Argy-Rousseau, chacun créant un style et des procédés originaux.Ils firent des émules aux Etats-Unis comme Frédéric Carder et au Japon comme Sotoichi Koshiba. La Pâte de verre connut encore une période de purgatoire avant d’être de nouveau mise à l’honneur en France par Daum, faisant appel à des artistes internationaux comme Salvador Dali dans les années 60, puis par les petits-fils du grand Decorchemont, Antoine et Etienne Leperlier, dans la décade suivante. A leur suite il faut signaler en Angleterre les travaux remarquables de Keith Cummings, Diana Hobson et Tessa Clegg.

Actualité
Dans le monde entier, de la France au Japon, en passant par la Nouvelle Zélande, des artistes se passionnent pour la pâte de verre et tentent d’en élargir le champ artistique comme l’américain James Watkins dans ses natures mortes oniriques si proches de l’univers du peintre Morandi et comme David Reeckie, metteur en scène impitoyable de personnages clownesques et dérisoires. Les délicates dentelles de verre d’Etsuko Nichi et les bols naïfs d’Emma Wood transcendent avec esprit la tradition de Dammouse.

Verriers

References bibliographiques
DAUM Noël, “La pâte de verre”, Denoël, Paris,1984 OLIVIE Jean-Luc, “Jalons pour une histoire des pâtes de verre”, Revue de la Céramique et du Verre, sept-oct1982 CUMMINGS Keith, “Techniques of Kiln-Formed Glass”, A§C Black, Londres,1997

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