Peinture intercalaire

Description de la technique
Technique de décoration interne qui consiste à intercaler un décor peint entre deux couches de verre. Cette technique qui se pratique en trois étapes successives qui font passer le verre du chaud au froid puis du froid au chaud, est particulièrement délicate à mettre en oeuvre. En effet dans un premier temps, la pièce est soufflée comme toute pièce banale, puis elle est décorée à froid à l’aide d’émaux, ou d’une peinture qui résiste à de hautes températures, avant d’être réchauffée et ramollie sans que le décor peint ne fonde. Enfin elle est généralement recouverte d’une couche de verre transparent qui emprisonne et met en valeur la surface picturale et lui donne son aspect achevé sans l’altérer.

Historique de la technique
Parmi les initiateurs de ce procédé, déjà expérimenté par Burgun, Schverer § Cie et par Emile Gallé auparavant, les frères Daum ont déposé un brevet d’invention intitulé “décoration intercalaire à grand feu” le 23 Juin 1899 à Paris, brevet qui d’ailleurs ne se limite pas à la peinture mais lui associe d’autres formes de décoration interne comme la gravure, frayant ainsi la voie à la technique des verriers scandinaves dite Graal. En voici un extrait : “Nous désignons sous ce nom un décor préalablement exécuté à froid sur un bol de verre de forme quelconque, ouvert ou non aux deux bouts de façon à pouvoir être chauffé sans éclater, que nous réchauffons jusqu’au ramollissement pour le recouvrir ensuite intérieurement ou extérieurement et extérieurement et intérieurement d’une ou plusieurs couches de verre en fusion et lui donner alors la forme définitive du vase et de l’objet souhaité. Le décor se trouve donc interposé au sein des parois vitreuses. Le bol initial se prépare et se façonne à chaud comme toute pièce de verre brut, il peut être à plusieurs couches de verres de couleur (doublé, triplé, etc.) et recevoir en brut toute addition utile à la décoration (applications, cabochons, goirons de toutes formes couleurs et épaisseurs). La décoration du bol s’élabore ensuite à froid, comme s’il s’agissait d’un vase défini, au moyen d’émaux, peintures, gravures à l’acide ou à la roue et tous les autres procédés connus.” La “décoration intercalaire”, que les Daum présentèrent avec grand éclat lors de l’Exposition Universelle de 1900, resta une technique expérimentale et vite abandonnée, car trop hasardeuse et onéreuse. En ce qui concerne la peinture intercalaire, les progrès techniques réalisés ces dernières années dans la résistance du medium ont permis de mieux maîtriser ce procédé complexe, que des verriers scandinaves comme Ulrika Hydmmann-Vallien, dans ses pièces Kabale, ont mis en oeuvre.

Actualité
Citons le travail puissant du verrier américain John de Wit qui superpose des frises abstraites et gestuelles sur ses hauts vases massifs à incalmo et celui de la jeune Anne-Lise Sibony-Riond qui brosse de saisissants vases-portraits, de sensibilité quasi expressionniste.

Verriers

References bibliographiques
SALMON Béatrice, BARDIN Christophe, “Daum-Collection du Musée des Beaux-Arts de Nancy”, Réunion des Musées Nationaux, Paris, 2000

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