Emaillage

Description de la technique
Technique de décoration qui consiste à peindre au pinceau un motif sur un support de verre avec des émaux - poudres vitrifiables très fines, colorées par des oxydes- qui cuisent et fondent à basse température, grâce à la présence d’une base fusible . Ces poudres de verre sont mélangées en pâte à une substance huileuse comme la gomme arabique afin de faciliter leur application manuelle au pinceau; dans le cas d’ une production répétitive, on utilise divers procédés comme les pochoirs ou la vaporisation, et cela nécessite un medium qui sèche plus vite, à base de cire ou de résine. Les émaux sont plus ou moins épais selon la dilution de la pâte. La cuisson des émaux pose rarement problème mais elle doit être bien contrôlée, surtout lorsqu’ils sont appliqués sur du verre soufflé. Elle se conduit en dessous de 600°; après cuisson les émaux sont transparents ou opaques selon la composition des fondants.

Historique de la technique
Cette technique dérive de l’utilisation des émaux sur métaux précieux dans l’art de la bijouterie. Présente dans l’ empire romain, elle fut surtout pratiquée en Syrie et en Egypte avec parfois des décors mythologiques remarquables. Privilégiée par le Verre islamique dès le VIII° siècle, elle s’illustrera dans des pièces coûteuses et raffinées aux compositions de plus en plus complexes, à base de fleurs, d’arabesques ou de calligraphies, comme dans les spectaculaires lampes de mosquée du XIV°. Elle a connu des développements brillants à Venise au XV° siècle, comme en atteste au musée de Murano la fameuse “Coppa Barovier”, pièce nuptiale au décor figuratif élaboré, typiquement Renaissance. En Allemagne l’émaillage perdure au XVI° et au XVII° siècle, aussi bien dans la verrerie de prestige, comme les massifs “humpen” impériaux ou princiers, que dans la verrerie populaire comme les gobelets aux naïves scènes tirées de contes, par exemple. Cette tradition, historiquement issue du Moyen-Orient, a été remise à l’honneur à la fin du XIX° siècle en France dans l’art décoratif par Joseph-Emile Broccard, puis par Emile Gallé. Les frères Daum l’ont également mise en valeur dans des décors héraldiques, paysagers ou floraux. Dans les années Trente, Auguste Heiligenstein perpétue avec brio l’aspect fastueux de ce type de travail avec de riches décors, tandis que Marcel Goupy en fournit des modèles plus sobrement picturaux.

Actualité
De nos jours, Erwin Eisch, le pionnier Bavarois du Studio Glass, s’ est emparé de cette technique picturale avec une verve insolente et une extraordinaire fraîcheur, à la mesure de son talent expressif. De son côté, la néerlandaise Mieke Groot travaille de façon novatrice le revêtement émaillé de ses pièces soufflées, leur conférant un épiderme tactile, raffiné dans ses craquelures, ses grains et sa rugosité.

Verriers

References bibliographiques
LIEFKES Reino “Victoria and Albert Museum-Glass”, V § A editions, Londres, 1997 BRAY Charles, “Dictionary of Glass”, A§CBlack”, Londres, 1995

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