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Fabrication des tesselles de mosaïque


1 - La mosaïque : 3 réalités différentes
2 - Les matériaux
3 - Méthodes de pose
4 - Procédés de fabrication des tesselles
5 - Bibliographie



1 - La mosaïque : 3 réalités différentes
La mosaïque contemporaine recouvre au moins 3 réalités complètement différentes que l'usage courant de cette expression tend, à tort, à amalgamer.

1.1 - La mosaïque industrielle
Les tesselles, de dimensions normalisées, sont produites industriellement et fournies collées à l'envers sur des supports de papier de taille uniforme qui facilitent son transport et sa pose. Ces morceaux de mosaïque préfabriqués sont ensuite appliqués à la surface choisie à l'aide de colles spéciales.
Il est important de noter que ce type de tesselles est décrié et n'est pas reconnu par les mosaïstes d'art :
"... c'est ce type de développement qui causera la dégradation esthétique et professionnelle presque totale de l'art de la mosaïque et donnera type à un nouveau type de décoration industrielle aux caractéristiques techniques et esthétiques souvent intéressantes, mais qui doit être clairement distinguée de la mosaïque proprement dite, avec laquelle elle n'a absolument plus rien de commun à part le nom." (extrait de "L'art de la mosaïque", Giovanna Galli, Armand Colin 1991)

1.2 - la mosaïque semi-industrielle
Les tesselles sont produites industriellement, coupées à la machine ou à la main et collées à l'envers sur des supports de papier plus ou moins réguliers qui sont découpés en sections suivant les grandes lignes du motif. Ces sections sont ensuite posées selon des techniques semblables à celles du carrelage.

1.3 - La mosaïque artisanale
Les tesselles sont coupées à la main et fixées une à une dans un liant.
Les outils : marteline, tranchet et pince japonaise.
Les émaux sont placés sur la lame du tranchet, qui est fixé sur un billot en bois, puis frappés avec la marteline. La pince japonaise est utilisée pour la finition des tesselles aux formes très précises.


2 – Les matériaux
Les 3 matériaux les plus utilisés par les mosaïstes sont les marbres, les roches et les émaux.

Les émaux d'or sont produits en appliquant une feuille d'or sur une lame de verre humidifiée; celle-ci est ensuite recouverte d'une mince pellicule de verre fondu. On procède de même pour les émaux d'argent, en remplaçant cependant l'argent par d'autres métaux comme le cuivre, le nickel, le zinc et le palladium.


3 – Méthodes de pose

3.1 - Méthode de pose directe
Les tesselles sont directement fixées à la main et une par une dans leur liant définitif (ciment).

3.2 - Méthode de pose indirecte
Les tesselles sont collées à l'envers sur un support provisoire (papier), sur lequel le motif de la mosaïque est dessiné à l'envers.
Cette technique permet de préparer des sections de mosaïque, qui peuvent être réalisées en atelier puis apportées sur le lieu de leur pose définitive. Dans une seconde phase, les sections numérotées qui divisent l'ensemble de la mosaïque sont appliquées dans le lit de pose préparé sur la surface à décorer de manière à recomposer parfaitement le dessin. Une fois le liant pris, on ôte le papier resté en surface.
Ceci étant posé, on comprend bien que les tesselles, si elles ne sont pas taillées en biseau, ne peuvent pas être jointives et laissent apparaître le liant. De ce fait, les fabricants de tesselles industrielles pour applications d'art cherchent à produire des tesselles qui soient à la fois biseautées, et dont les bords ne soient pas réguliers.


4 – Procédés de fabrication des tesselles

Deux procédés de fabrication émergent, qui peuvent permettre d'obtenir les caractéristiques voulues :

4.1 - Par moulage :
Le verre est poché à la louche vers 1200°C et versé dans un laminoir, sorte de gaufrier. La pâte de verre prendra sa forme vers 900°C lors de son refroidissement. Les tesselles se séparent naturellement les unes des autres. Grâce à cette fabrication traditionnelle, les pâtes de verre sont irrégulières.

4.2 - Par découpe de plaques de verre, avec des outils adaptés.

a - Méthode avec machine manuelle à couper les tesselles
Les plaques de verre sont prédécoupées en baguettes aux dimensions des tesselles, puis découpées en tesselles au moyen d'une machine actionnée manuellement.

b - Méthode industrielle : Brevet WO0207940
Dans ce brevet, il est proposé de découper les plaques de verre en deux fois :
- De larges sillons sont creusés à la scie circulaire, qui quadrillent la plaque de verre. Ces sillons ne vont pas jusqu'à découper la plaque : ils creusent la face inférieure des tesselles, qui sera en léger retrait par rapport à la face supérieure.
- Les tesselles sont ensuite découpées à la scie circulaire, au centre de chacun de ces sillons.
Dans ce cas, les tesselles sont jointives, mais les bords sont réguliers.

c – Méthode industrielle : Brevet EP0894593
La méthode proposée par ce brevet diffère de la précédente dans la manière de détacher les tesselles les unes des autres :
- De larges sillons sont creusés, qui quadrillent la plaque de verre. Ces sillons ne vont pas jusqu'à découper la plaque : ils creusent la face inférieure des tesselles, qui sera en léger retrait par rapport à la face supérieure.
- Des lignes de fractures sont initiées ; ainsi les tesselles se détachent les unes des autres .
Avantage : les bords des tesselles obtenues par cette technique sont assez irréguliers et ont donc un aspect "artisanal". Coupantes, elles doivent encore être chanfreinées.
Inconvénient : cette méthode de découpe engendre des tensions dans les tesselles, au niveau de leur face supérieure. A l'usage, si par exemple les tesselles sont utilisées pour une mosaïque de sol, elles peuvent se briser sous le poids des marcheurs.

d – Méthode industrielle : Brevet EP0895842
La machine de découpe peut être ainsi décrite :
Les plaques de verre, de forme carrée, sont portées par des petits chariots mobiles montés sur rails. Considérons une de ces plaques :
- elle passe sous une "brochette de scies circulaires" (plusieurs scies circulaires montées sur un axe), qui la découpent en bandes.
- la chariot mobile l'amène sous une nouvelle "brochette de scies circulaires", perpendiculaire à la première, et qui découpent les bandes en carrés.
Les tesselles obtenues par ce procédé sont complètement uniformes.

5 - Bibliographie

- Brevets WO0207940, EP0894593 et EP0895842
Consultables sur le site d'Esp@cenet : http://ep.espacenet.com
- L'art de la mosaïque
GALLI Giovanna, Armand Colin, Paris 1991
- La mosaïque selon la tradition de Ravenne. Histoire, matériaux et techniques
GALLI Giovanna, Ulisse Editions, Paris 1989
- Anithig but square
Esteemed Italian tile company Bisazza has made a tradition of innovation
METZ Dara
URBAN GLASS ART QUATERLY , 04/2004, n° 94, p. 28-35
Histoire et portrait de la verrerie italienne Bisazza, fondée en 1956 à Vicenza, à proximité de Venise. Bisazza conçoit et fabrique des tesselles pour la mosaïque d'art, pour des réalisations, des styles et des formes très variés.
- The techniques of mosaïc glass, Millefiori and... Filligree
VAN DER BURGHT Angela
THIS SIDE UP! , 01/12/2001, n° 16, p. 21-25
La mosaïque peut consister en de la découpe de verre froid, qui est ensuite collé sur un support.
Mais c'est également une technique de verre chaud, avec les filigranes, technique dans laquelle des fils de verre sont utilisés pour créer des objets par soufflage ou fusing. C'est cette technique qui est développée ici, avec surtout la définition des différents termes qui lui sont associés
- The techniques of mosaïc glass, Millefiori and... Filligree : paperweight
VAN DER BURGHT Angela
THIS SIDE UP! , 01/04/2002, n° 17, p. 21-22
... suite du dossier millefiori et filigrane, consacré cette fois-ci aux presse-papier
Définition des termes liés à cette technique.
- Mosaïco le technich
CROUS Joan ; PIZZOL Diego
DEMETRA , 2000, 125 p., nbses ill. en coul.
Technique de la mosaïque, dalle de verre en mosaïque.