Le secteur verre et cristal, crises récurrentes et nécessaires adaptations

Véronique Brumm

- Une succession de modes et de foyers importants
- Le verre aussi connaît sa révolution industrielle
- Une règle d’or : s’adapter ou disparaître
- Des solutions pour résoudre la crise

- Des amulettes aux vitraux : une diversification des productions
- Une succession de modes et de foyers de production importants
- Une règle d’or : s’adapter ou disparaître
- Le verre aussi connaît sa révolution industrielle
- La pluralité des initiateurs de la patrimonialisation
- Les valeurs nouvelles associées à l’industrie du verre et du cristal
- Bibliographie
- Glossaire

Glossaire

Agate : verre imitant la calcédoine. (voir calcédoine)

Arche (ou tunnel de recuisson) : four servant à recuire les objets immédiatement après leur fabrication afin d'éviter les tensions dans le verre. (voir recuisson)

Banc de verrier : siège sur lequel s'assied l’ouvrier pour travailler le verre, à la canne ou au ferret. (voir canne et ferret)

Bohême (cristal de) : verre très blanc se rapprochant du cristal de roche fabriqué avec des matières premières - poudre de quartz, chaux et potasse - soigneusement purifiées. A noter qu'il ne contient pas de plomb.

Bousillage : tradition ancienne permettant à chaque verrier d’utiliser four et matières premières pour réaliser des œuvres personnelles pendant les pauses et après les heures de travail.

Bullé (verre) : verre soufflé contenant des bulles de gaz carbonique obtenues par saupoudrage de carbonate de soude entre la poste et le cueillage. (voir poste et cueillage)

Cabochons : 1. pastilles de verre de couleur appliquées à chaud sur la panse du verre.
2. Pierres de fantaisie en verre de couleur imitant les pierres précieuses.

Calcédonien (verre) : verre imitant la malachite, l’agate ou encore l’onyx, obtenu en mélangeant plusieurs oxydes.

Camée (ou caméo) : figurine en porcelaine ou en pâte céramique incrustée dans le verre ou le cristal. (voir sulfure)

Canne de soufflage : tige creuse en fer, longue d’un mètre soixante environ, servant à cueiller et à souffler la paraison. C’est l’outil principal du verrier. (voir paraison)

Carreur : souffleur de verre qui parfait la paraison grâce au maillochage et la souffle pour former l’ébauche de la pièce. (voir maillochage et paraison)

Casting : 1. procédé consistant à fondre des morceaux de verre de granulométries différentes employé en complément du fusing.
2. technique de fabrication d’objets en verre par coulage de la matière en fusion dans un moule.

Chalumeau (travail au) : façonnage de baguettes de verre creuses réchauffées au chalumeau par soufflage ou/et travail à la pince.

Ciseaux : outils traditionnels pour couper, rogner ou former à chaud les bords d'un objet.

Composition : mélange des différentes matières premières qui, par fusion, se transforment en verre ou en cristal.

Craquelé (verre) : verre dont l’aspect craquelé est obtenu par choc thermique en plongeant l’ébauche dans l’eau avant de la retravailler et de lui donner sa forme définitive.

Creuset : pot en terre réfractaire placé dans le four à pots pour y fondre le verre.

Cristal : verre composé d’au moins 24% de plomb.

Cristallo : verre silico-calcique, décoloré par l’emploi de manganèse, mis au point à Venise - aussi appelé verre façon de Venise.

Cueillage : opération consistant à prélever du verre en fusion à l’aide d’une canne, d'un ferret ou d'une louche de cueillage. (voir canne et ferret)

Cueillir : prélever du verre en fusion.

Décalottage : opération consistant à enlever la partie supérieure d'un verre à boire après sa fabrication.

Dépolissage : opération consistant à enlever au verre sa transparence tout en le laissant translucide. Elle s’effectue au jet de sable, par voie chimique ou par frottement.

Dormants : gobelets ou cristaux servant à la décoration de la table mais aussi à la présentation de fruits crus ou confits.

Doublé : superposition de couches de verre, dont une de couleur. (voir overlay).

Ferret : voir pontil.

Figuline : nom donné dans le Nivernais aux sujets fabriqués pas les émailleurs travaillant à la lampe.

Filigranes : fils d’émail ou de verre de couleur étirés ou combinés diversement, noyés dans la masse de verre ou appliqués sur la paraison. (voir paraison)

Flettage : opération consistant à égaliser le bord d’un verre décalotté par meulage. (voir décalottage)

Flint-glass : verre anglais de la fin du XVIIe siècle caractérisé par une haute teneur en oxyde de plomb, autrement dit le cristal.

Fondant : oxyde basique abaissant la température de fusion.

Four à bassin : four de fusion du verre, fonctionnant en continu ou non, qui ne comporte pas de creusets, mais un grand bassin de forme carrée ou rectangulaire.Fusing : assemblage de morceaux de verre qui, portés à haute température - 820° -, se collent les uns aux autres.

Gamin : jeune aide du maître-verrier.

Gravure : technique de décoration du verre à froid réalisée à la pointe de diamant, à la roue, à l’acide - fluorhydrique - ou au pantographe.

Groisil (ou calcin) : déchets de verre récupérés que l’on mélange à la composition pour en accélérer la fusion et ainsi réduire la consommation de combustible et de matières premières.

Halle : vaste atelier, abritant les fours, où se déroule le travail à chaud. C'est l'élément central d'une verrerie.

Incalmo : objet en verre creux - vase, plat, coupe, gobelet, bouteille… - composé de deux ou plusieurs zones horizontales de couleurs ou de décors différents, obtenu en assemblant des pièces de diamètres égaux à la jonction.

Irisation : effet artistique obtenu en pulvérisant, soufflant ou mettant en contact des oxydes métalliques avec un objet à la fin du processus de soufflage.

Latticino (ou latticinio) : verre clair, transparent, filigrané dont le nom moderne est filigrana ou vetro a reticello.

Lattimo : verre blanc, laiteux, opaque. Aussi appelé blanc de lait.

Mailloche : outil en bois, de forme concave, dans lequel on roule la paraison pour répartir la matière en fonction de la forme et de l’épaisseur du produit fini. (voir paraison)

Marbre : plaque lisse, à l'origine en marbre, mais aujourd'hui généralement en fonte, sur laquelle le verrier roule la paraison en la soufflant légèrement.

Meule : disque abrasif monté sur un tour servant à tailler le verre.

Millefiori : (littéralement millefleurs) verre incrusté de tronçons de baguettes de verre de plusieurs couleurs. Les tronçons sont rangés côte à côte pour former une mosaïque englobée dans une masse de verre ou de cristal.

Opaline : cristal ou verre légèrement translucide rendu opaque et coloré par l'adjonction d'oxydes métalliques. L'oxyde d'étain donne un verre blanc opaque.
Le terme opalin a été utilisé pour la première fois à Baccarat en 1826.

Ouvreau : ouverture façonnée dans le four permettant d’accéder au creuset ou au bassin pour y cueiller une paraison.

Overlay : objet en cristal clair recouvert d’une ou plusieurs couches de couleur. (voir doublé)

Paraison : 1. boule de verre en fusion que le verrier prélève dans le creuset à l’aide d’une canne ou d'un ferret. (voir canne et ferret)
2. objet en verre chaud préformé avant de lui donner sa forme définitive, par exemple par soufflage.

Passglas : verre allemand, généralement en forme de chope, cerclé à intervalles réguliers d’un cordon de verre pincé.

Pastillage : médaillons décoratifs, souvent à grains, appliqués à chaud sur le verre.

Pâte de riz (ou albâtre) : genre d’opaline en verre de teinte blanchâtre.

Pâte de verre : barbotine à base de verre, de cristal, ou d’émail, réduite en poudre avec des oxydes et cuite dans un moule. Procédé imité de l’Antiquité.

Pinces : outil universel du verrier qui en utilise les pointes, le tranchant ou le dos pour étirer ou modifier la forme de la paraison ou de l’objet au cours de sa fabrication.

Place : équipe de verriers.

Plat (verre) : glace, verre à vitre, verre coulé.

Pokal : très grand verre, typiquement allemand, à jambe et à couvercle surmonté d’un bouton.

Polissage : opération visant à donner au verre son brillant définitif - à la roue de liège, à l’acide ou au feu.

Pontil : tige de fer au bout de laquelle on fixe provisoirement un objet en verre au cours ou à la fin de son façonnage à chaud. Le pontil peut également servir à cueiller une paraison.

Poste : première quantité de verre en fusion cueillie à l’aide de la canne, roulée sur le marbre et percée par soufflage. (voir canne, cueillage, marbre)

Rebrûlage : action de passer un verre au contact de la flamme pour lui donner à la fois un recuit et un poli - se fait surtout sur le bord du verre.

Recuisson : opération consistant à faire refroidir progressivement, dans une arche à recuire, un objet en verre qui vient d’être fabriqué afin d’éliminer les tensions.

Reticelli (filigranes) : fils laiteux, opaques, blancs ou de couleur, incorporés à la masse de verre clair.

Roemer : type de verre allemand, haut sur pied creux et à coupe ballonnée, destiné au vin du Rhin. Il est apparu en Lorraine au XVIe siècle.

Sablage : technique de décoration ou de finition permettant de donner au verre un aspect dépoli - mat - plus ou moins opaque par un jet de sable projeté par de l’air sous pression.

Silice : entre pour 60 à 75% dans la composition du verre, sous forme de sable, de grès, de caillou ou de cristal de roche.

Sulfure : boule de cristal clair comprenant à l’intérieur un camée en céramique ou en porcelaine représentant généralement un personnage célèbre. Ce terme est parfois employé pour désigner l’ensemble des boules presse-papiers.

Surtout : ensemble d’objets décoratifs en émail ou en verre opaque, disposés et parfois collés sur des miroirs servant de plateaux.

Thermoformage : technique consistant à déformer le verre à chaud - par exemple du verre plat déposé sur un support et ramolli à 750°.

Trempé (verre) : verre rendu plus résistant par un brusque refroidissement alors qu’il est encore chaud.

Vidercome : grande chope allemande que les convives vidaient avant de se quitter, d’où son nom, fabriquée pas les verriers lorrains aux XVIe et XVIIe siècles.